domingo, 27 de octubre de 2019

ÉQUATEUR - « Le plus intéressant dans le processus récent de luttes populaires, c’est l’émergence de nouveaux leaderships » : Entretien avec Decio Machado

Por Gabriel Brito

DIAL publie dans ce numéro d’octobre une série d’analyses sur les événements des dernières semaines en Équateur. S’il est bien sûr difficile d’appréhender des processus toujours en cours, il nous semble important néanmoins d’amorcer la réflexion, quitte à y revenir plus tard au fil des évolutions. Cet entretien a été publié sur le blog de Decio Machado [1], le 14 octobre 2019.

Decio Machado est un expert en communication et un analyste politique de nationalité espagnole, installé vivant en Équateur depuis plus d’une décennie. Lié aux mouvements sociaux, Machado propose, dans cet entretien, une analyse des mobilisations de la société équatorienne ces derniers jours. Entretien de Gabriel Brito pour Correio da Cidadania (Brésil).
En premier lieu que dire du bilan économique de Lenín Moreno ?
Le gouvernement de Lenín Moreno a derrière lui deux ans et demi de gestion. Au cours de la première année, période durant laquelle il s’est éloigné idéologiquement de la ligne de Rafael Correa, sa feuille de route économique n’a pas été claire. Cependant, durant la seconde moitié de son mandat toutes les mesures économiques se sont clairement orientées vers la libéralisation des marchés, des politiques d’austérité économique, un recul de l’État, qui s’est traduit par le renvoi de 23 000 fonctionnaires, et des politiques du flexibilisation du marché du travail.
Parmi ces mesures économiques, qui ont fini par mettre le feu au pays, ont été annoncées des sujets tels que la suppression des subventions aux combustibles, la réduction de 20% de la masse salariale de tous les contrats de courte durée dans la fonction publique en cas de reconduction, la réduction du temps annuel de vacances des employés du secteur public de 30 à 15 jours, ainsi que l’obligation pour les travailleurs des entreprises publiques de donner obligatoirement un jour de salaire mensuel à l’État. Parallèlement a été décrétée une série de mesures concernant le droit du travail qui impliquent la flexibilisation du marché du travail privé, arguant de la nécessité de mettre en place un modèle en accord avec les temps nouveaux.
Pourquoi l’Équateur a-t-il fait appel au FMI pour orienter sa politique économique ?
Durant la décennie du gouvernement de Rafael Correa on a raconté à la société équatorienne que nous étions un modèle économique exemplaire pour toute la planète. Le régime est allé jusqu’à présenter l’économie équatorienne comme le « jaguar latino-américain », cherchant à se comparer aux« tigres asiatiques ». Néanmoins la réalité était bien différente. Entre 2010 et 2019, la dette pour chaque Équatorien a été multipliée par 7, passant de 538,81 dollars à 3 582 dollars ; le paiement des intérêts par Équatorien a été multiplié par 11, passant de 38,31 dollars à 435,29 dollars ; le coût de la dette a été multiplié par 12, passant de 613 millions de dollars à 7,4 milliards de dollars. En termes comparatifs, le coût actuel de la dette (intérêts et amortissement pour 7,4 millards) est presque plus du double du budget de l’éducation (4,97 milliards de dollars) et presque trois fois le budget de la santé (2,883 milliards de dollars).
Avec un État de plus en plus endetté, les dépenses de consommation ont chuté tant en termes publics que privés, et on a assisté à une claire détérioration des services publics. Une fois terminée la grande fête permise par les excédents pétroliers, il n’y a jamais eu de redistribution de la richesse au cours des mandats de Correa mais des transferts des excédents de l’État pour soutenir des politiques de subventions et d’investissement public dans les infrastructures. Le moteur de l’économie nationale est en panne. Fruit de tout cela le pays est paralysé économiquement depuis six ans et les Équatoriens perdent du pouvoir d’achat d’année en année.
C’est ainsi que, à l’augmentation du déficit fiscal s’est ajouté l’accroissement de l’endettement, auquel ont fait suite des problèmes d’accès au financement, ce qui a contribué à faire baisser les réserves internationales du pays.
Après la fin du « boom des matières premières », l’économie a stagné. En 2017 Rafael Correa a laissé un pays où la dépense publique était amplement supérieure aux revenus permanents nécessaires pour la soutenir. Cela rendait nécessaires des réformes de caractère structurel. Face à d’autres options possibles, Moreno a fini par choisir une vision néolibérale de comment réactiver l’économie.
Au cours de la gestion de Rafael Correa, l’État, sans autre solution à moyen terme, a eu recours à des prêts chinois. Depuis l’arrivée de Lenín Moreno au pouvoir, le pays a modifié sa position sur l’échiquier géopolitique international. Ayant opté pour une politique extérieure liée aux États-Unis, l’Équateur est passé des crédits usuraires chinois, à taux élevés d’intérêt, au financement par le Fonds monétaire et ses plans d’ajustement structurel.
Pourquoi Lenín Moreno a-t-il changé si radicalement la politique économique de Correa ? Quels sont les fondements d’un tel revirement ?
Les entreprises équatoriennes ont un taux d’investissement dans l’économie nationale substantiellement inférieur à la moyenne latino-américaine, qui est en soi déjà très bas. Parallèlement, l’économie équatorienne est très concentrée, la majorité de ses secteurs économiques est dans les mains de l’oligarchie et par conséquent très peu démocratique. Nous pourrions dire que l’entreprenariat du pays est fort peu patriotique. Il en a été ainsi au cours des mandats de Correa et cela continue d’être le cas avec Moreno.
Rien n’a changé au cours des 40 dernières années ; même avec les gouvernements de Correa le pays n’a jamais modifié son modèle d’accumulation capitaliste hérité de la période néolibérale antérieure. En dépit de ses critiques du FMI et des traités de libre-échange, au cours du dernier mandat de Correa, le pays avait déjà commencé à être supervisé par la bureaucratie technocrate du Fonds monétaire, en échange de futurs emprunts. Un accord de libre échange a aussi été signé avec l’Union européenne.
En résumé, la libéralisation économique et la perte de droits pour les travailleurs a commencé en Équateur à partir du moment où a pris fin la grande fête des prix élevés du brut. Deux ans et demi avant que Rafael Correa n’abandonne le fauteuil présidentiel.
Comment comprendre la dépendance de la population à la subvention au carburant et quelles étaient les conséquences de cette volonté d’augmentation des prix ?
La nécessité d’optimiser la dépense publique équatorienne ne fait pas débat, la discussion porte sur qui doit retomber le poids des politiques qui ont pour objectif de ramener l’économie nationale à l’équilibre. Le Décret 883 de libéralisation des prix du carburant impliquait une augmentation notable du prix de l’essence « extra » – le plus utilisée dans le pays – le galon passant de 1,45 à 2,41 dollars. De même que l’essence Éco pays (« extra » avec éthanol) de 1,45 à 2,53 dollars et le Super de 2,3 à 3,07 dollars. Mais au-delà de cela, par expérience historique, le peuple équatorien sait que l’augmentation des prix du carburant a des répercussions sur le secteur alimentaire, les produits de première nécessité et les taux d’inflation.
Cela s’est ajouté au mécontentement généralisé sur le gouvernement de Lenín Moreno. Durant la table de négociations entre les mouvements sociaux et le gouvernement pour résoudre la crise, la phrase qui a été la plus applaudie par le pays est celle d’un leader indien qui a parlé au Président de la République de ses « ministres fainéants ». Ces éléments ont contribué au déclenchement de la révolte nationale menée par le secteur indien mais appuyé par de vastes secteurs des classes populaires.
Comment caractérises-tu les réactions populaires enregistrées jusqu’à nos jours ? Ont-elles un caractère insurrectionnel anticapitaliste ?
Le mouvement indien qui, comme je l’ai dit précédemment, est l’acteur principal de la manifestation et de la grève nationale a effectivement un profil structurel anticapitaliste. Parallèlement, les syndicats équatoriens, dont la structure organisationnelle peine à s’adapter à la précarisation actuelle et qui maintiennent un discours des années quatre-vingt, ont mobilisé leurs faibles forces au cours de ces journées de lutte.
Néanmoins la surprise est venue de secteurs sociaux urbains marginaux, avec parmi eux de nombreux jeunes, qui ont rejoint la lutte avec détermination. Tout comme les étudiants universitaires et un mouvement féministe de plus en plus puissant animé par les jeunes générations.
Tandis que les influenceurs des réseaux sociaux, les générateurs d’opinions des médias conventionnels et les journalistes traditionnels critiquaient quotidiennement les mobilisations, de vastes secteurs de la société de Quito et d’autres villes du pays exprimaient chaque jour leur solidarité avec les manifestants en leur distribuant des médicaments pour les malades ou les blessés, des couvertures, des aliments, des chaussures, de l’eau et de la nourriture.
C’est ainsi qu’a échoué une stratégie réfléchie mise au point par les secteurs les plus conservateurs du pays qui voulaient opposer blancs cultivés et urbains embourgeoisés à des Indiens pauvres venant des secteurs ruraux.
Quelles sont les nuances et les mouvances actuelles de ce mouvement populaire, si on considère qu’une partie soutient Correa et qu’une autre partie a rompu depuis longtemps avec le gouvernement antérieur d’Alianza País ?
Les déficiences de la gestion du gouvernement de Moreno ont permis à Rafael Correa de garder un soutien populaire estimé à entre 22 et 24% de la société. Si l’on est loin des plus de 50% qui l’ont soutenu pendant une grande partie de ses mandats, cela reste un chiffre important pour un Équateur où l’on prévoit un énorme fractionnement des voix lors des prochaines élections présidentielles.
En tout cas, dans un pays où l’establishment politique a grandement perdu de son prestige, le plus intéressant en ce moment est l’émergence dans les mouvements sociaux de nouveaux leaderships issus des jeunes générations. On a pu le constater au cours des mobilisations de ces 12 derniers jours de soulèvement populaire, où le mouvement d’étudiants, de femmes et particulièrement d’Indiens a été dirigé par une nouvelle génération de militants sociaux qui n’ont rien à voir avec le corréisme, qui le rejettent même.
Que penses-tu des réactions du gouvernement, tant pour ce qui est de l’usage des appareils répressifs que du transfert de son siège de Quito à Guayaquil ? Le gouvernement risque-t-il de tomber ?
Le gouvernement actuel de l’Équateur manque d’intelligence politique, d’une vision prospective des scénarios et de capacité stratégique. Le devant de la scène gouvernementale est occupée par une génération de jeunes politiques qui voulaient constituer une droite équatorienne rénovée.
La riposte répressive de la part de l’État aux revendications populaires s’est traduite par la mort de 8 personnes, 1 192 détentions et 1 340 blessés, avant de céder face au mouvement indien lors d’une négociation historique transmise en direct à la télévision, comme l’avaient exigé les secteurs mobilisés.
Le gouvernement national est sorti encore plus affaibli de cette crise qu’il ne l’était avant que n’éclate le conflit. Si l’on considère que l’année 2020 sera une période pré-électorale en Équateur, et que même la droite formule maintenant de fortes critiques à l’encontre du gouvernement car il a cédé sur ses positions et a retiré le Décret 883 sous la pression populaire, on peut supposer que le président Moreno aura une fin de mandat difficile. De là à sa chute, il y a encore une distance respectable.
Que penses-tu de la formulation : « de l’échec du néolibéralisme au populisme ; de l’échec du populisme au retour au néolibéralisme » ? Que révèle-t-elle de nos constructions politiques et idéologiques qui ont abouties jusqu’à présent, tant en Équateur que dans le reste de l’Amérique du Sud ?
Le néolibéralisme des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix en Amérique latine a représenté l’échec d’un modèle pour le sous-continent. De cet échec a émergé le cycle appelé progressiste. Si l’on tient compte de ce que l’Amérique latine est le territoire avec les plus grandes inégalités de la planète, l’absence de transformations économiques structurelles au cours de cette période a rendu à nouveau la société latino-américaine orpheline d’illusions politiques. Les leaders progressistes sont les enfants du « boom des matières premières ». Avec la fin de ce cycle économique, qui a permis aux États de la région de dégager de forts excédents, le modèle des politiques de subventions sans redistribution de la richesse a cessé d’être viable.
Le système de représentation politique est en crise, la caste politique latino-américaine et nos institutions publiques manquent de légitimité sociale, les gouvernements sont de moins en moins crédibles auprès des citoyens. Cette réalité dépasse la géographie de notre continent, c’est une tendance mondiale.
Tout cela requiert de nouvelles formes d’organisations politiques, de nouveaux mécanismes de prise de décision dans les différentes structures des États, la mise en place de mécanismes de démocratie directe et de consensus citoyens. En définitive, il faut réinventer la politique, défi important à un moment où le modèle de production et de consommation installé par le capitalisme a déjà des conséquences négatives irréversibles sur la bonne marche à moyen et à court terme de la planète.
En Amérique latine et en d’autres lieux du système monde on assiste aujourd’hui à des expériences inédites dans la manière dont certains groupes communautaires développent des mécanismes de soutien mutuel et de construction de sociétés parallèles qui ne disputent plus le pouvoir en termes étatiques. Ces résistances en forme de processus autonomes antisystémiques pourraient jouer un rôle important face à l’effondrement annoncé.

- Dial – Diffusion de l’information sur l’Amérique latine – D 3508.
- Traduction de Françoise Couëdel pour Dial. 

lunes, 21 de octubre de 2019

“A casta política latino-americana e suas instituições têm cada vez menos credibilidade ante a cidadania”

Por Gabriel Brito

Após 10 dias de sublevação popular, um histórico encontro entre o presidente Lenin Moreno e lideranças indígenas televisionado ao vivo selou um pacto parcial no Equador. Furiosa com o aumento dos combustíveis e pacote de medidas econômicas austeritárias, por ora suspensos, as massas do país andino afluíram às ruas com tamanha força que obrigaram o governo a “mudar de capital”, refugiando-se em Guayaquil. Para explicar a convulsão social equatoriana, conversamos com o cientista político local Decio Machado.

“Com um Estado cada vez mais endividado, o gasto de consumo foi decaindo tanto em termos públicos como privados, sentindo-se claramente como os serviços públicos foram se deteriorando. Terminada a grande festa propiciada pelos excedentes petrolíferos – nunca houve uma redistribuição da riqueza durante o período correísta, mas a transferência de excedentes do Estado para sustentar políticas de subsídios e investimento público em infraestrutura – o motor da economia nacional foi desligado. Fruto de tudo isso, o país está há seis anos estancado economicamente e os equatorianos perdem ano após ano a capacidade aquisitiva”, disse.

Como se vê, Decio Machado estende sua crítica ao governo anterior de Rafael Correa, que tomou parte dos protestos e é acusado por seus inimigos de ser o grande potencializador dos acontecimentos, uma flagrante mentira. Isso porque, apesar da forma menos radical, já iniciara o giro econômico de retorno ao neoliberalismo.

“O movimento indígena é o principal protagonista do protesto e a greve nacional teve, sim, um perfil anticapitalista. Em paralelo, os sindicatos equatorianos, uma estrutura organizativa com escassa capacidade de se adequar aos tempos de precarização atuais e que mantêm uma narrativa discursiva dos anos 80, mobilizaram o pouco que têm durante essas jornadas de luta. Ainda assim, a surpresa adveio de setores sociais urbanos marginais, muitos deles jovens, que se somaram de forma decidida à luta. De igual forma, os estudantes universitários e um movimento feminista cada vez mais potente que se constrói com base em novas lideranças jovens”, resumiu.

Trata-se de um roteiro que cada vez mais se repente. Entre esquerdas moderadas e populistas e uma direita que não faz concessões em sua agenda, uma população em processo de empobrecimento a colocar ambos os lados contra a parede. Pra completar, um perfil de manifestantes que conforma um novo mosaico de protagonistas e lideranças políticas, sociais, comunitárias.

“O sistema de representação está em crise, os governos têm cada vez menos credibilidade ante a cidadania. Tal realidade supera a geografia do nosso continente, é uma tendência mundial. Tudo isso implica a necessidade de novas formas de organização política, de novos mecanismos na forma em que se tomam decisões desde as diferentes estruturas dos Estados, na implementação de mecanismos de democracia direta e consensos cidadãos. Enfim, há que se reinventar a política, importante objetivo em um momento onde o modelo produtivo e consumista capitalista mostra impactos já irreversíveis para a sustentabilidade a médio e longo prazo do planeta”, analisou.

A entrevista completa com Decio Machado pode ser lida a seguir.


Correio da Cidadania: Em primeiro lugar, como resume o pacote econômico de Lenin Moreno que desatou enormes protestos no Equador?

Decio Machado: O governo de Lenín Moreno já tem quase dois anos e meio de gestão. Durante o primeiro ano, período em que paulatinamente foi se distanciando ideologicamente do correísmo, não se teve clareza de seu papel na agenda econômica. Ainda assim, durante essa segunda metade todas as medidas econômicas tiveram uma clara tendência à liberalização dos mercados, austeridade econômica, diminuição do Estado mediante demissão de 23 mil funcionários públicos e políticas de flexibilização trabalhista.

No anúncio destas últimas medidas econômicas que acabaram incendiando o país, vieram questões como eliminação do subsídio ao combustível, a redução de 20% da massa salarial de todos os contratos na função pública que viessem a ser renovados, a redução do período anual de férias dos empregados públicos de 30 para 15 dias, assim como a obrigação por parte dos trabalhadores das empresas públicas de contribuir obrigatoriamente com um dia de salário mensal ao Estado.

Paralelamente, se decretaram uma série de medidas trabalhistas que implicam em flexibilização do mercado de trabalho privado, justificando-o sob o argumento da necessidade de implementar um modelo correspondente aos novos tempos.

Correio da Cidadania: Por que o Equador recorre ao FMI para a orientação de sua política econômica?

Decio Machado: Durante a década de governo de Rafael Correa contou-se à sociedade equatoriana que éramos um modelo econômico exemplar para todo o planeta. O regime chegou a definir a economia como o “jaguar latino-americano”, buscando se comparar aos “tigres asiáticos”. Mas a realidade era bem diferente.  

Entre 2010 e 2019, a dívida por cada equatoriano cresceu 7 vezes, passando de 538,81 dólares a 3,582; o pagamento de juros por habitante cresceu 11 vezes, de 38,31 dólares a 435,29; e o gasto em serviço de dívida cresceu 12 vezes, evoluindo de 613 milhões de dólares a 7,4 bilhões. Em termos comparativos, o gasto de dívida atual (juros e amortizações, cerca de 7,4 bilhões) supera quase duas vezes o orçamento da educação (4,97 bi) e quase três vezes o de saúde (2,882 bi).

Com um Estado cada vez mais endividado, o gasto de consumo foi decaindo tanto em termos públicos como privados, sentindo-se claramente como os serviços públicos foram se deteriorando. Terminada a grande festa propiciada pelos excedentes petrolíferos – nunca houve uma redistribuição da riqueza durante o período correísta, mas a transferência de excedentes do Estado para sustentar políticas de subsídios e investimento público em infraestrutura – o motor da economia nacional foi desligado. Fruto de tudo isso, o país está há seis anos estancado economicamente e os equatorianos perdem ano após ano a capacidade aquisitiva.

Dessa forma, ao aumento do déficit fiscal se seguiu o incremento do endividamento, ao que se seguiram problemas de acesso ao financiamento, o que fez as reservas internacionais do país começarem a baixar.

Depois do fim do “boom das commodities”, a economia se estancou, em 2017 Correa entregou um país onde o gasto público era amplamente superior às receitas permanentes necessárias para sustentá-los. Isso implicava a necessidade de reformas de caráter estrutural. Frente a outras possíveis opções, Moreno terminou optando pela visão neoliberal de tentar reativar a economia.

Durante a gestão de Rafael Correa, o Estado equatoriano recorreu a créditos chineses para sustentar soluções de médio prazo. Desde a chegada de Lenin ao poder, o país mudou sua posição no tabuleiro geopolítico internacional. Com uma política exterior entregue aos Estados Unidos, o Equador passou dos usurários créditos chineses com altas taxas de juros ao financiamento fundomonetarista e seus planos de ajuste estrutural.

Correio da Cidadania: Quais os fundamentos de tamanho giro de Lenin em relação a seu antecessor e colega de partido?

Decio Machado: O setor empresarial equatoriano tem uma taxa de investimento na economia nacional substancialmente inferior à média latino-americana, que já é baixa por si só. Paralelamente, a economia equatoriana está muito concentrada, a maioria de seus setores econômicos é oligopólica e, portanto, muito pouco democrática. O país goza de um empresariado ao qual podemos definir como escassamente patriótico. Foi assim durante a década correísta e segue sendo durante a gestão Moreno.

Nada mudou durante os últimos 40 anos, inclusive na gestão de Correa o país nunca transformou a matriz de acumulação capitalista herdada do período neoliberal anterior. Apesar de suas críticas ao FMI e aos tratados de livre comércio, durante o último período de gestão de Correa o país já começara a ser supervisionado pela tecnoburocracia fundomonetarista, em troca de empréstimos futuros, até firmar um tratado de livre comércio com a União Europeia.

Em resumo, a liberalização econômica e perda de direitos dos trabalhadores no Equador começaram a partir do término da grande festa dos altos preços do óleo cru. Dois anos e meio antes de Rafael Correa abandonar a presidência.

Correio da Cidadania: A considerar a dependência da população em relação ao subsídio no setor de combustíveis, quais seriam as consequências do aumento de preços?

Decio Machado: O Decreto 883 de liberalização de preços do combustível implicava um notável incremento de preços da gasolina “extra” – a mais usada no país – passando o galão de 1,45 a 2,41 dólares. De igual maneira, aumentavam a gasolina Eco País (com etanol extra), de 1,45 a 2,53, e a Súper, de 2,3 a 3,07. Mas, além disso, por experiência histórica o povo equatoriano sabe que o aumento de preços do combustível afeta o setor alimentício, os produtos de primeira necessidade e as taxas de inflação.

Isso, somado ao descontentamento generalizado com a gestão de Lenín Moreno, fez estourar a revolta nacional encabeçada pelo setor indígena, também apoiada por amplos setores da população mais humilde.

Correio da Cidadania: Como descreve as reações populares registradas? Houve um caráter insurrecional anticapitalista?

Decio Machado: O movimento indígena, como anteriormente disse, é o principal protagonista do protesto e a greve nacional teve, sim, um perfil anticapitalista. Em paralelo, os sindicatos equatorianos, uma estrutura organizativa com escassa capacidade de se adequar aos tempos de precarização atuais e que mantém uma narrativa discursiva dos anos 80, mobilizaram o pouco que têm durante essas jornadas de luta.

Ainda assim, a surpresa adveio de setores sociais urbanos marginais, muitos deles jovens, que se somaram de forma decidida à luta. De igual forma, os estudantes universitários e um movimento feminista cada vez mais potente que se constrói com base em novas lideranças jovens.

Enquanto isso, influenciadores de redes sociais, geradores de opinião em meios de comunicação convencionais e jornalistas tradicionais desprestigiavam de forma cotidiana as mobilizações, mas amplos setores da sociedade de Quito e de outros locais do país expressavam diariamente sua solidariedade com os manifestantes, entregando medicamentos aos doentes e feridos, mantas, alimentos, sapatos, água e comida.

Foi assim que fracassou uma estratégia desenhada pelos setores mais conservadores do país, que pretendia contrapor brancos cultos e urbanitas acomodados contra indígenas pobres provenientes de setores rurais.

Correio da Cidadania: Quais as nuances e tonalidades do movimento popular neste momento, considerando que parte dele apoiava Correa e outra parte, a exemplo da Confederação Nacional dos Indígenas do Equador (Conaie) já havia rompido com o anterior governo da Alianza País?

Decio Machado: As fraquezas na gestão de governo de Moreno permitiram a Rafael Correa manter um apoio popular estimado entre 22 e 24% da sociedade. Longe daqueles mais de 50% que historicamente se apoiou durante grande parte de seu mandato, ainda segue sendo uma porcentagem importante de seguidores para um país onde se prevê um enorme fracionamento do voto nas próximas eleições presidenciais.

Em todo caso, em um país onde o establishment político está altamente desprestigiado, o mais interessante neste momento é a conformação de novas lideranças jovens nos movimentos sociais. Isso se pode ver durante as mobilizações destes últimos 12 dias de sublevação popular, onde o movimento de estudantes, de mulheres e especialmente dos indígenas esteve dirigido por uma nova geração de militantes sociais que nada têm a ver com o correísmo e inclusive o repudia.

Correio da Cidadania: O que pensa das reações do governo, tanto em termos de uso dos aparatos repressivos como da mudança da sede administrativa de Quito para Guayaquil? O governo corre risco de cair?

Decio Machado: O atual governo do Equador carece de inteligência política, construção prospectiva de cenários e capacidade estratégica. A frente política do governo Lenín Moreno está em mãos de uma geração de jovens políticos que pretendem ser a renovação da direita do país.

A resposta repressiva do Estado às reivindicações populares deixou 8 pessoas mortas, 1192 detidas, 1340 feridas para terminar cedendo ante o movimento indígena em uma histórica negociação televisionada ao vivo, fruto da exigência dos setores mobilizados.

Depois de tamanha crise o governo nacional ficou ainda mais enfraquecido do que antes do conflito. Tendo em conta que o ano de 2020 será um período pré-eleitoral no Equador e considerando que inclusive a direita expressa fortes críticas ao governo por ceder em suas posições e voltar atrás do Decreto 883 ante as demandas populares, é de se supor que será muito complexo o trabalho do presidente Moreno no que lhe resta de mandato.

Correio da Cidadania: O que pensa da formulação “do fracasso do neoliberalismo ao populismo; do fracasso do populismo de volta ao neoliberalismo”? O que revela de nossas construções políticas e ideológicas até aqui logradas, tanto no Equador como nos países sul-americanos?

Decio Machado: O neoliberalismo dos anos 80 e 90 na América Latina mostrou-se um modelo falido para o subcontinente. Deste fracasso adveio o chamado ciclo progressista. Tendo em conta que a América Latina é o território com maior desigualdade no planeta, a carência de transformações econômicas estruturais durante este período voltou a deixar a sociedade latino-americana órfã de ilusão política. Os líderes progressistas são filhos do “boom das commodities”; terminado este ciclo econômico que permitiu grandes excedentes para os Estados da região, o modelo de políticas de subsídio sem redistribuição da riqueza se tornou inviável.

O sistema de representação política está em crise, a casta política latino-americana e nossas instituições públicas carecem de legitimidade social, os governos têm cada vez menos credibilidade ante a cidadania. Tal realidade supera a geografia do nosso continente, é uma tendência mundial.

Tudo isso implica a necessidade de novas formas de organização política, de novos mecanismos na forma em que se tomam decisões desde as diferentes estruturas dos Estados, na implementação de mecanismos de democracia direta e consensos cidadãos. Enfim, há que se reinventar a política, importante objetivo em um momento onde o modelo produtivo e consumista implementado pelo capitalismo mostra impactos já irreversíveis para a sustentabilidade a médio e longo prazo do planeta.


Na América Latina e outras partes do sistema-mundo assiste-se hoje a experiências inéditas de como determinados grupos comunitários desenvolvem mecanismos de apoio mútuo e geração de sociedades paralelas que já não disputam o poder nos termos do Estado. Tais resistências em forma de processos autônomos antissistêmicos podem exercer um papel importante perante o colapso que está por vir.

Fuente: http://correiocidadania.com.br/34-artigos/manchete/13911-a-casta-politica-latino-americana-e-suas-instituicoes-tem-cada-vez-menos-credibilidade-ante-a-cidadania

lunes, 14 de octubre de 2019

Decio Machado: "Lo más interesante en el reciente proceso de luchas populares en Ecuador son sus nuevos liderazgos"

Decio Machado es un experto en comunicación y analista político de nacionalidad española afincado desde hace más de una década en Ecuador. Vinculado a los movimientos sociales, Machado nos hace una análisis en esta entrevista de las luchas reivindicativas protagonizadas por la sociedad ecuatoriana en estos últimos días.

Entrevista de Gabriel Brito /  Correio da Cidadania / Brasil

En primer lugar, ¿cómo el paquete económico de Lenín Moreno?

El gobierno de Lenín Moreno lleva casi dos años y medio de gestión. Durante el primer año, período en el que paulatinamente se fue distanciado ideológicamente del correísmo, no tuvo claro cual era su hoja de ruta económica. Sin embargo, durante esta segunda mitad de su mandato todas las medidas económicas han tenido una clara tendencia hacia la liberalización de los mercados, políticas de austeridad económica, achicamiento de un Estado mediante el despido de 23 mil funcionarios públicos y políticas de flexibilización en el mercado laboral.


En el anuncio de estas últimas medidas económicas que terminaron incendiando al país se anunciaron cuestiones tales como la eliminación el subsidio al combustible, la reducción del 20% de la masa salarial de todos los contratos ocasionales en la función pública que vayan a ser renovados, la reducción del período anual de vacaciones de los empleados públicos de 30 a 15 días, así como obligación por parte de los trabajadores de las empresas públicas de aportar obligatoriamente un día de salario mensual al Estado. En paralelo, se decretaban una serie de medidas laborales que implican la flexibilización del mercado de trabajo privado, justificándolo bajo el argumento de la necesidad de implementar un modelo acorde con los nuevos tiempos.

¿Porque Ecuador acudió al FMI para orientar su política económica?

Durante la década de gobierno de Rafael Correa a la sociedad ecuatoriana se le contó que éramos un modelo económico ejemplar para todo el planeta. El régimen llegó a definir la economía como el “jaguar latinoamericano” buscando compararse con los “tigres asiáticos”. Sin embargo, la realidad era otra muy distinta. Entre 2010 y 2019 la deuda por cada ecuatoriano creció 7 veces, pasando de 538,81 dólares a 3.582 dólares; el pago de intereses por ecuatoriano creció 11 veces, de 38,31 dólares a 435,29 dólares; y el gasto en deuda creció 12 veces, evolucionando de 613 millones de dólares a 7.400 millones de dólares. En términos comparativos, el gasto de deuda actual (intereses y amortizaciones por 7.400 millones de dólares) supera casi dos veces el presupuesto de educación (4.970,9 millones de dólares) y el casi tres veces del presupuesto en salud (2.882,9 millones de dólares).

Con un Estado cada vez más endeudado, el gasto de consumo fue decayendo tanto en términos públicos como privados, sintiéndose claramente como los servicios públicos se van deteriorando. Terminada la gran fiesta propiciada por los excedentes petroleros, nunca hubo una redistribución de la riqueza durante el período correista sino la transferencia de los excedentes del Estado para sostener políticas de subsidios e inversión pública en infraestructura, se apagó el motor de la economía nacional. Fruto de todo esto el país lleva seis años estancado económicamente y los ecuatorianos pierden año tras año capacidad adquisitiva.

De esta manera, al aumento del déficit fiscal le siguió el incremento del endeudamiento, a lo que le siguió a su vez problemas de acceso al financiamiento, lo que hizo que comenzaran a bajar la reservas internacionales del país. 

Tras el fin del “boom de los commodities” la economía se estancó, en 2017 Rafael Correa entregó un país donde el gasto público era ampliamente superior a los ingresos permanentes necesarios para sostenerlo. Esto implicaba la necesidad de reformas de carácter estructural. Frente a otras posibles opciones, Moreno terminó optando por una visión neoliberal de como intentar reactivar la economía.


Durante la gestión de Rafael Correa el Estado ecuatoriano recurrió a créditos chinos para sostener sin soluciones a medio plazo esta situación. Desde la llegada de Lenín Moreno al poder, el país cambió su posición en el tablero geopolítico internacional. Con una política exterior entregada a los Estados Unidos, Ecuador pasó de los usureros créditos chinos con altas tasas de interés al financiamiento fondomonetarista y sus planes de ajuste estructural.

¿Porque Lenín Moreno cambió tan radicalmente la política económica correista? ¿Cuáles son los fundamentos de tamaño giro?

El sector empresarial ecuatoriano tiene una tasa de inversión en la economía nacional sustancialmente inferior al promedio latinoamericano, el cual no ya de por sí es muy bajo. En paralelo, la economía ecuatoriana está muy concentrada, la mayoría de sus sectores económicos son oligopólicos y por lo tanto muy poco democráticos. El país goza de un empresariado al que podríamos definir como escasamente patriótico. Fue así durante la década correista y sigue siendo así durante la gestión de Moreno.

Nada ha cambiado durante los últimos 40 años, incluso en la gestión de Correa el país nunca transformó la matriz de acumulación capitalista heredada del período neoliberal anterior. Pese a sus críticas al FMI y a los tratados de libre comercio, durante el último período de gestión de Correa el país ya comenzó a ser supervisado por la tecnoburocracia fondomonetarista a cambio de futuros préstamo y se firmó un tratado de libre comercio con la Unión Europea. 


En resumen, la liberalización económica y pérdida de derechos de los trabajadores en el Ecuador comenzó a partir de que terminara la gran fiesta de los altos precios del crudo. Dos años y medio antes de que Rafael Correa abandonara la poltrona presidencial.

¿Cómo se entiende la dependencia de la población en relación al subsidio del combustible y cuales eran las consecuencias de este pretendido aumento de precios?


La necesidad de optimización en el gasto público ecuatoriano no está en discusión, la discusión está en sobre quien recae el peso de la políticas que tienen como objetivo volver a equilibrar la economía nacional. El Decreto 883 de liberalización de precios del combustible implicaba un notable incremento de precios de la gasolina “extra” —la más usada en el país— pasando el galón de 1,45 a 2,41 dólares. De igual manera la gasolina Eco País (extra con etanol) de 1,45 a 2.53 dólares y la Súper de 2,3 a 3,07 dólares. Pero más allá de esto, por experiencia histórica el pueblo ecuatoriano sabe que el incremento de precios del combustible afecta al sector alimenticio, a los productos de primera necesidad y a las tasas de inflación.


Esto sumado al descontento generalizado con la gestión de Lenín Moreno, la frase socialmente más aplaudida en la mesa de negociación entre movimientos sociales y gobierno para solventar la crisis fue cuando un líder indígena le habló al Presidente de la República de sus "ministros vagos", hizo que estallara la revuelta nacional encabezada por el sector indígena pero secundada por amplios sectores de la población más humilde.

¿Cómo describes las reacciones populares registradas hasta hoy? ¿Tiene un carácter insurreccional anticapitalista?

El movimiento indígena, como anteriormente dije, principal protagonista de la protesta y el paro nacional si tiene un perfil estructural anticapitalista. En paralelo los sindicatos ecuatorianos, una estructura organizativa con escasa capacidad de adecuarse a los tiempos de precarización actuales y que mantiene una narrativa discursiva de los años ochenta, movilizó lo poco que tiene durante estas jornadas de lucha.

Sin embargo, la sorpresa provino de sectores sociales urbano marginales, muchos de ellos muy jóvenes, que se sumaron de forma decidida a la lucha.  De igual manera, los estudiantes universitarios y un movimiento feminista cada vez más potente que se construye en base a nuevos liderazgos jóvenes.

Mientras influencers de redes sociales, generadores de opinión en medios de comunicación convencionales y periodistas tradicionales desprestigiaban de forma cotidiana las movilizaciones, amplios sectores de la sociedad quiteña y de otras localidades del país expresaban diariamente su solidaridad con los movilizados entregándoles medicamentos para los enfermos y heridos, mantas, alimentos, zapatos, agua y comida. 


Fue de esta manera como fracasó una intencionada estrategia diseñada desde los sectores más conservadores del país que pretendía enfrentar a blancos cultos y acomodados urbanitas contra indígenas pobres provenientes de sectores rurales.

¿Que matices y tonalidades tiene el movimiento popular en este momento, considerando que parte de este apoya a Correa y otra parte rompió hace tiempo con el gobierno anterior de Alianza PAIS?

Los déficits en la gestión del gobierno de Moreno han permitido a Rafael Correa mantener un apoyo popular estimado de entre el 22 y 24% de la sociedad. Lejos de aquel más del 50% que le apoyó durante gran parte de su mandato, aun sigue siendo un porcentaje importante de seguidores para un Ecuador donde se prevé un enorme fraccionamiento del voto en las próximas elecciones presidenciales.


En todo caso, en un país donde el establishment político está altamente desprestigiado, lo más interesante en este momento es la conformación de nuevos liderazgos jóvenes en los movimientos sociales. Esto se pudo ver durante las movilizaciones de estos últimos 12 días de sublevación popular, donde el movimiento de estudiantes, de mujeres y especialmente de los indígenas estuvo dirigido por una nueva generación de militantes sociales que nada tienen que ver con el correísmo e incluso lo repudian. 

¿Qué piensas de las reacciones del Gobierno, tanto en términos del uso de los aparatos represivos como del traslado de la sede administrativa de Quito a Guayaquil? ¿El Gobierno corre el riesgo de caer?

El actual gobierno del Ecuador carece de inteligencia política, construcción prospectiva de escenarios y capacidad estratégica. El frente político del gobierno de Lenín Moreno está en manos de una generación de jóvenes políticos que pretendían ser la renovación de la derecha ecuatoriana.

La respuesta represiva por parte del Estado a las reivindicaciones populares dejó 8 personas fallecidas, 1.192 detenidos y 1.340 personas heridas para terminar cediendo ante el movimiento indígena en una histórica negociación televisada en directo fruto de la exigencia de los sectores movilizados. 

Tras esta crisis el gobierno nacional ha quedado aun más debilitado de como estaba antes de que comenzará el conflicto. Teniendo en cuenta que el año 2020 será un período preelectoral en Ecuador y considerando que incluso la derecha ahora expresa fuertes críticas al gobierno por ceder en sus posiciones y retirar el Decreto 883 ante las demandas populares, es de suponer que será muy compleja de gestión del presidente Moreno en lo que le queda de mandato. De ahí a caer todavía hay una distancia respetable.

¿Qué piensas de la formulación: "del fracaso del neoliberalismo al populismo; del fracaso del populismo de vuelta al neoliberalismo"? ¿Qué revela esto de nuestras construcciones política e ideológicas hasta ahora logradas, tanto en Ecuador como en el resto de Suramérica?

El neoliberalismo de los años ochenta y noventa en América Latina se mostró como un modelo fallido para el subcontinente. De ese fracaso devino el llamado ciclo progresista. Teniendo en cuenta de que América Latina es el territorio con mayor desigualdad del planeta, la carencia de transformaciones económicas estructurales durante ese período volvió a dejar a la sociedad latinoamericana huérfana de ilusión política. Los líderes progresistas son hijos del “boom de los commodities”, terminado este ciclo económico que permitió grandes excedentes para los Estados de la región el modelo de políticas de subsidios sin redistribución de la riqueza se volvió inviable.

El sistema de representación política esta en crisis, la casta política latinoamericana y nuestras instituciones públicas carecen de legitimidad social, los gobiernos tienen cada vez menor credibilidad ante la ciudadanía. Esta realidad supera la geografía de nuestro continente, es una tendencia mundial.

Todo esto implica la necesidad de nuevas formas de organización política, de nuevos mecanismos en la forma en que se toman decisiones desde las diferentes estructuras de los Estados, la implementación de mecanismos de democracia directa y consensos ciudadanos. En fin, hay que reinventar la  política, importante reto en un momento donde el modelo productivo y consumista implementado por el capitalismo muestra impactos ya irreversibles para la sostenibilidad a medio y largo plazo del planeta. 

En América Latina y en otras partes del sistema mundo se asiste hoy a experiencias inéditas de como determinados grupos comunitarios desarrollan mecanismos de apoyo mutuo y generación de sociedades paralelas que ya no disputan el poder en términos de Estado, estas resistencias en forma de procesos autónomos antisistémicos podrían ejercer un papel importante ante el colapso que está por venir.